La composition, indispensable et puis quelques couleurs, retenues, des terres, naturelles ou brûlées, des valeurs plus que des couleurs, quelques accents tout de même – il faut bien réveiller – des matières, un peu, pas trop, une chair palpable, vibrante, jusqu’au moment où le cœur bat autrement… plus vite… plus fort…
Des bouts de papiers qui rêvent de la toile future - petites esquisses senties plus que dessinées - et recommencées, jamais assez bien, jamais assez beau, retravailler, encore et encore, des petits carnets remplis de rêves de toiles, toujours la même, celle qui sera la plus belle…
En dehors de la mode, en dehors des modes, en dehors des tendances.
Recherche d’absolu, recherche de grandeur, recherche de ce qui m’émeut, de ce qui émeut…
"La peinture de Catherine Sévérac est dense confidence. Une délectation attentive est essentielle pour la goûter. Les tons graves sont à l'unisson dans un savant contrepoint pour un profond chant mélodique."
Michel King
L'association du peintre Jean Chevolleau a été créée en 2010. Luce Chevolleau en mémoire de son mari a souhaité créer un prix Jean Chevolleau récompensant un artiste du Salon d'Automne, salon auquel participa maintes fois Jean Chevolleau au sein de l'École de Paris dont il fut un des artistes des plus représentatifs.
Pour cette première édition, le prix a été décerné à Catherine Sévérac, au cours d'une soirée dans l'atelier du célèbre écrivain Boris Vian, à Paris.
Ouest France, Pays de la Loire, Fontenay- le- Comte, vendredi 22 avril 2011
De la représentation classique, des portraits en particulier, à une vrai liberté d’écriture où dialoguent figuration et abstraction, là est l’intérêt de la peinture de Catherine Sévérac. Si le souci d’une ressemblance apparaît chez Hugo et Anne, portraits sensibles aux yeux expressifs et au visage inondé de lumière dans une sorte de halo parfois, les “variations colorées” abordent un thème différent. On retrouve la délicatesse de la palette.
Le peintre crée une atmosphère intimiste avec des tables et des coussins au dessin géométrique, que viennent adoucir de lumineuses transparences ou c’est un décor léger de fleurs et de feuilles.
Chacune des compositions de Catherine Sévérac affirme une belle sensibilité, une vraie discrétion.
site de la Fondation Taylor
Le Grand Prix Monique Corpet a été attribué cette année à Catherine Sévérac.
Elle a participé à de nombreuses expositions de groupe, au Salon d’Automne, et la Fondation Taylor lui a offert ces cimaises, pour une exposition personnelle, l’année dernière.
La peinture de Catherine Sévérac s’attache aux choses. La présence humaine n’y est que suggérée par des objets “inanimés” et ce, même lorsqu’elle nous propose “Derrière les collines.” Elle répond ainsi au poète en affirmant, avec éloquence, qu’ils ont bien “une âme”.
Dans une orchestration savante, les détails définis sont nettement nommés et contribuent à l’architecture de la toile.
Les plans sont précis et se juxtaposent avec rigueur.
La matière est croustillante et variée, évoquant à merveille, ici des planches de bois, là des morceaux de tissus multicolores ou encore l’espace improbable d’un paysage de montagne.
L'harmonie des couleurs où dominent les bruns dans des camaïeux subtils qui jouent parfois sur des noirs feutre rares et distingués, nous plongent dans un univers se réclamant du réel mais aussi transfiguré par une vision synthétique et plastiquement très élaborée.
Catherine Sévérac élève le quotidien le plus ordinaire à la hauteur de l‘ œuvre d’art comme savaient le faire, dans le passé, les plus grands peintres des XVII et XVIII èmes siècles, auteurs de ces remarquables natures mortes à jamais intemporelles.”
site de la Fondation Taylor
"EXPOSITION, EXHIBITION. Le deuxième mot peut être anglais auquel cas il a la même signification que le précédent. En français, Exhibition : Action de faire un étalage impudent de : (Dictionnaire Larousse). Le mot Exhibition me semble tout à fait convenir à la présentation des travaux de SEVERAC et je sais bien ce que l’art peut avoir d’impudent.
Manipuler l’ambiguÏté, manipuler les formes, les surfaces, des mots ou un ensemble comme on dirige une partition. Chef d’orchestre qui joue très bien de ses instruments dans cette partition plus sensorielle que récitative. Grands calmes, silences profonds, dessous subtils. Toute une science au service de l’émotion, et - plus loin encore - le goût profond de l’altitude avec son corollaire : les exigences profondes qui drainent le désespoir.
Exhibition d’évidences fortes en propositions déterminées. L’image n’est pas fermée. Toujours un indice, une clé pour franchir le miroir. Un univers poétique particulier fait de mystères et d’une invitation à y pénétrer.
Que dire encore après cela de cette expression forte et autoritaire, de ce mépris de plaire qui donne de la grandeur à ce beau travail. Cela s’appelle ”vouloir jouer dans la cour des grands” avec ce que cela comporte de désarroi, mais qui justifie une vie. On peint comme on écrit des mots, comme une main qui exacerbe ou apaise l’instrument pour fuir loin de soi avec ce qu’il reste de soi, de l’animal dépouillé. Dépouillé de l’inutile, sans masque et nu.
Un homme écrivait, désespéré de solitude, malade, itinérant. Était - ce en Engadine , en Italie, à Nice peut être. Autour de lui, en lui, les bruits de la vie de 1883. “Je vous le dis. Il faut encore porter en soi le chaos pour être capable d’enfanter une étoile dansante\". Dix sept ans plus tard Friedrich NIETZSCHE, perdu, meurt à Weimar.
Il y a ce qu’on appelle la vie. Il y a les jours et les nuits inlassables et constants. Il y a la beauté : Des deux côtés il y a un fardeau à porter. Pour ce qui est de la beauté il faut porter les deux."
Pierre Tritsch